
L’annonce de Maroc Telecom sur le partage de son infrastructure FTTH avait suscité des interrogations quant à l’adhésion de ses concurrents. Désormais, avec Orange Maroc et inwi qui suivent le même chemin et publient des offres aux conditions identiques, cette convergence suggère que l'ANRT a donné son feu vert, officialisant ainsi une nouvelle ère pour ce secteur.
Maroc Telecom, en tant qu’opérateur historique, domine le marché de la fibre. Son réseau étendu couvre la majorité des villes marocaines, tandis qu’Orange et inwi ne desservent que quelques quartiers dans certaines villes. Cependant, il est important de noter que ces deux opérateurs proposaient déjà des offres plus compétitives que celles de Maroc Telecom, notamment en termes de prix. Leur seul véritable handicap était leur couverture limitée, qui freinait leur capacité à rivaliser pleinement avec Maroc Telecom.
Avec l’ouverture du réseau, une question se pose: les clients de Maroc Telecom vont-ils migrer vers Orange et Inwi ? Si ces derniers proposent des tarifs plus attractifs ou des services différenciés, de nombreux abonnés pourraient être tentés de changer d’opérateur. Ainsi, comme les trois opérateurs utilisent désormais la même infrastructure FTTH, la concurrence se jouera sur d’autres facteurs, tels que la relation client ou les services additionnels.
Un autre facteur clé à prendre en compte est que, bien que les clients migrent vers Orange ou inwi en utilisant l’infrastructure de Maroc Telecom, la gestion des incidents techniques, comme les coupures de connexion, restera sous la responsabilité de Maroc Telecom. Cela pourrait poser un problème si, par exemple, un client d’Orange ou d’inwi subit une panne et que le technicien de Maroc Telecom tarde à intervenir pour la réparer. Dans un tel cas, un client mécontent pourrait être tenté de retourner vers Maroc Telecom, où les délais de réparation pourraient être plus courts et mieux maîtrisés par l’opérateur lui-même.
Si de tels retards se multiplient, cela pourrait fausser la concurrence en favorisant indirectement l’opérateur historique, au détriment des autres acteurs. L’ANRT devra donc veiller à ce que le service après-vente soit traité de manière équitable, sans favoritisme ni délais excessifs pour les clients des autres opérateurs.
Au-delà des simples aspects économiques, la véritable question sera de voir comment chaque opérateur saura exploiter cette opportunité pour proposer des services différenciés. Débits garantis, packs avec services OTT, support client premium… autant d’éléments qui pourraient faire la différence dans un marché où la fibre devient progressivement un standard.
L'ouverture du réseau pourrait également encourager les opérateurs à commercialiser de nouvelles offres avec des débits pouvant atteindre 1 Gb/s. Une telle évolution permettrait aux consommateurs de bénéficier d’une connectivité encore plus performante, répondant ainsi aux besoins croissants en streaming et jeux en ligne. Mais encore faut-il que ces offres restent accessibles et que la qualité du service soit au rendez-vous.
Reste à savoir si cette ouverture généralisée du réseau FTTH profitera réellement aux consommateurs ou si elle marquera simplement une nouvelle répartition des parts de marché entre les opérateurs. Les prochains mois seront décisifs pour observer les premières conséquences de cette nouvelle donne.
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