L'actualité des TIC au Maroc et ailleurs

La bande passante Internet internationale est souvent considérée comme le pouls de la connectivité mondiale. Au Maroc, l’analyse de la dernière décennie révèle une évolution marquée de l’écart entre la capacité de bande passante déployée et celle effectivement utilisée, témoignant des dynamiques du secteur des télécommunications. Si cette tendance a longtemps été synonyme de croissance, les années 2022 et 2023 ont marqué un palier surprenant.

En 2016, la bande passante utilisée au Maroc était de 650 Gb/s, presque équivalente à la capacité déployée de 690 Gb/s, reflétant une utilisation optimale des infrastructures. Avec le temps, un fossé s’est formé entre ces deux indicateurs. En 2020, la bande passante utilisée a grimpé à 2.507 Gb/s, alors que la capacité déployée a atteint 3.227 Gb/s.
L’année 2021 a été déterminante, avec une bande passante utilisée de 2.951 Gb/s face à une capacité déployée de 8.050 Gb/s. Cet écart significatif suggérait une préparation aux besoins futurs et une volonté d’assurer une marge pour l’expansion à venir.

Cependant, en 2022, bien que la bande passante utilisée ait augmenté à 4.557 Gb/s et que la capacité déployée ait suivi avec 10.365 Gb/s, l’année 2023 a vu une stagnation inattendue. La bande passante utilisée a légèrement reculé à 4.543 Gb/s, tandis que la capacité déployée est restée inchangée à 10.400 Gb/s.

Cette stagnation en 2023, après une période de croissance soutenue, soulève des interrogations quant à l’adéquation entre les investissements en infrastructure et leur utilisation concrète par les consommateurs et les entreprises. La légère baisse de la bande passante utilisée pourrait être le reflet de variations saisonnières ou un changement dans les comportements de consommation, tandis que la stabilité de la capacité déployée pourrait indiquer une saturation du marché voire une stratégie délibérée d’optimisation des ressources existantes.